Mercier, Poulidor & Mathieu van der Poel
L’histoire de Raymond Poulidor et de Mercier sont intiment liées. Repéré par Antonin Magne, le coureur effectuera en effet toute sa carrière professionnelle au sein de cette même équipe. Raymond, c’est d’abord la fidélité au maillot violet Mercier. En 40 ans de carrière, Poulidor a engrangé un palmarès hors norme: Milan-San Remo (1961), Flèche wallonne (1963), Paris-Nice (1972-1973), Criterium du Dauphiné (1966 et 1969). Victoires auxquelles il faut ajouter pas moins de 14 participations au Tour de France.
Et pourtant. Pourtant, Raymond, le coureur aux 181 victoires, est entré dans la légende comme l’éternel second. Extrêmement populaire, chouchou des spectateurs sur les routes du Tour, devant les Anquetil et autre Mercx, Poulidor n’a jamais gagné Tour de France ni porté le maillot jaune.
L’histoire aurait pu s’arrêter là.
Décédé en 2019, Raymond Poulidor est resté le coureur le plus apprécié, encore plus à l’heure de la retraite, et chacune de ses nombreuses apparitions tournait au concours de popularité. Proche des gens, Raymond a incarné les valeurs d’humilité et fidélité. En 2021, son petit-fils Mathieu van der Poel, coureur néerlandais arrivé au cyclisme par le cyclo-cross et le VTT prend le départ de sa première boucle avec l’équipe belge Alpecin-Fenix. A cette occasion, quelques jours avant le départ, il rend un vibrant hommage à son grand-père, dont il était très proche et qui venait souvent l’encourager. En effet, lui et son équipe reprennent une pose bien connue de son aïeul et arborent un maillot aux couleurs l’emblématique maillot Mercier. La suite fait désormais partie de l’histoire du cyclisme: à quelques kilomètres de l’arrivée, après 183 km, Mathieu place deux attaques successives et s’impose en solitaire sur la ligne d’arrivée. L’émotion est palpable. Spectateurs, coureurs, commentateurs… tous sont touchés par cette victoire exceptionnelle et le lien unique qui lie le coureur à son grand-père.
Pour Mercier, la preuve que, plus qu’un sport, le cyclisme est un lien. Un lien entre les coureurs mais aussi entre les générations et tous ceux qui nous ont précédés sur la route. On ne naît pas cycliste, on le devient, on hérite d’une histoire. Gageons que ce dimanche 27 juin, en passant la ligne d’arrivée nous avons tous été témoins de la communion du coureur avec son grand-père, parti quelques mois plus tôt.
Chapeau Mathieu et merci.